Précis d'un voyage en Barbarie - Felice Caronni
« C'est un usage de la mer » répondit un des corsaires tunisiens à la question que lui adressait le père Felice Caronni : «comment pouvez-vous tant vénérer Dieu et infliger à vos semblables de telles maltraitances ?». Le Tunisien voulait dire par là que l'activité corsaire en Méditerranée était une réalité pratiquée par les populations des deux rives, qui perdurait depuis les temps les plus reculés. Le religieux milanais, de l'Ordre des Barnabites, avait eu la malchance de se trouver sur le chébec sicilien capturé non loin de l'île de Capri le 9 juin 1804, tandis qu'il naviguait de Palerme à Naples avec un chargement de 400 quintaux d'oranges et quelques passagers à son bord.
« C'est un usage de la mer » répondit un des corsaires tunisiens à la question que lui adressait le père Felice Caronni : «comment pouvez-vous tant vénérer Dieu et infliger à vos semblables de telles maltraitances ?». Le Tunisien voulait dire par là que l'activité corsaire en Méditerranée était une réalité pratiquée par les populations des deux rives, qui perdurait depuis les temps les plus reculés. Le religieux milanais, de l'Ordre des Barnabites, avait eu la malchance de se trouver sur le chébec sicilien capturé non loin de l'île de Capri le 9 juin 1804, tandis qu'il naviguait de Palerme à Naples avec un chargement de 400 quintaux d'oranges et quelques passagers à son bord. Sa situation s'avéra plus difficile encore, faute de pouvoir exhiber son passeport qui attestait son appartenance à la République italienne, instituée dans la Vallée du Po après les guerres napoléoniennes en Italie et alliée de la France, dont les citoyens ne pouvaient pas être faits prisonniers ni réduits en esclavage. Ce n'est qu'au bout de quatre mois de captivité à Tunis que le religieux italien put enfin faire valoir ses raisons et être libéré.
Dans les toutes dernières années du XVIIIe siècle, la guerre corsaire avait enregistré une reprise par rapport au progressif fléchissement qu'elle avait subi au milieu du siècle. Quoi qu'il en soit, il ne s'agissait plus d'une guerre rude et cruelle, comme aux XVIe et XVIIe siècles lorsque la convoitise de la proie - des marchandises mais surtout des êtres humains - était accompagnée d'hostilité et de mépris de part et d'autre. Le récit du père Caronni nous présente une autre image de sa captivité, sans rien de vraiment violent ni dramatique. Son long récit, riche en détails, a une tonalité et un caractère paisibles, parfois même ironiques et drôles, sans méchanceté ni ressentiment envers ceux qui l'ont capturé et emmené comme «esclave» à Tunis.
Biographie de l'auteur
Salvatore Bono (Tripoli, 1932) est depuis 2005 professeur émérite de l’Université de Pérouse où il a enseigné dès 1966 à la Faculté de sciences politiques. Président de la Société internationale des historiens de la Méditerranée (SIHMED), membre du premier Conseil consultatif de la Fondation euro-méditerranéenne Anna Lindh pour le dialogue des cultures, il est l’auteur de nombreuses publications, dont : I corsari barbareschi, Torino, 1964; Storiografia e fonti occidentali sulla Libia 1510-1911, Roma, 1982; Corsari nel Mediterraneo. Cristiani e musulmani fra guerra, schiavitù e commercio, Milano, 1993, trad. française Paris, 1998; Schiavi musulmani nell’Italia moderna. Galeotti, vu’ cumprà, domestici, Napoli, 1999; Lumi e corsari. Europa e Maghreb nel Settecento, Perugia, 2005; Il Mediterraneo. Una storia comune fra scontri e integrazioni, Roma, 2008.
Fiche technique
- Année
- 2011
- Couverture
- Souple
- Nb. Pages
- 150
- Langue
- française
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