La crainte et l'espérance (Al-Khwafwaar-Rajâ') sont les deux ailes qui permettent aux rapprochés (Muqarrabûn) de prendre leur essor jusqu’aux stations sublimes. Elles sont pareilles à deux montures qui permettent de franchir les voies menant à l'au-delà et de passer tout obstacle difficile et épineux. Car seules les brides de l'espérance conduisent à la proximité du Tout-Miséricordieux (Rahman) et les félicités du Paradis, bien qu'il s'agisse d'une voie longue et ardue, semée d'embuches pour le cœur et d'écueils pour les sens et les organes. De même, rien de tel pour parer au Feu de la Géhenne (Jahim), lieu des plus atroces souffrances, bien qu’il soit pavé de désirs agréables et de plaisirs merveilleux, que les fouets de l’intimidation et les assauts de la réprimande. Crainte et espérance aident à se maintenir dans la constance. La voie qui mène au Paradis est semée de choses désagréables auxquelles l’on ne peut faire face avec constance que grâce à la force de passions et de choses attrayantes et on ne peut s’employer avec constance à leur éradication que par la force de la crainte.